samedi 14 mai 2011

Le Danemark souhaite rétablir des contrôles à ses frontières

Le Danemark souhaite rétablir des contrôles à ses frontières

La mesure a été annoncée sans aucune concertation préalable avec les autres pays concernés et a suscité une vague de protestations dans l'UE.

La mesure a été annoncée sans aucune concertation préalable avec les autres pays concernés et a suscité une vague de protestations dans l'UE.AP/FRANDSEN FINN

Prenant les devants à la veille d'une réunion sur la réintroduction temporaire des contrôles aux frontières au sein de la zone Schengen, le Danemark a annoncé mercredi 11 mai sa décision de rétablir "au plus vite" des contrôles douaniers permanents.

En vertu de l'accord de Schengen, le Danemark ne peut pas rétablir de contrôles frontaliers classiques. Mais il peut, conformément aux règles européennes, déployer en permanence des douaniers aux frontières pour effectuer des contrôles aléatoires sur les véhicules. "Tout aura lieu dans les limites de Schengen", a assuré Hjort Frederiksen, ministre des finances, devant la presse. La mesure danoise, qui doit entrer en application d'ici deux à trois semaines selon le ministre, se traduira par des contrôles essentiellement à la frontière du Danemark avec l'Allemagne, mais également dans les ports et au bout du pont géant de l'Oresund qui relie la Suède au pays.

LUTTER CONTRE L'IMMIGRATION ILLÉGALE ET LE CRIME ORGANISÉ

L'idée de contrôles renforcés à l'intérieur de l'Union européenne, récemment défendue par la France et l'Italie, était portée par la formation opposée à l'immigration du Parti du peuple danois (PPD, extrême droite) et par sa dirigeante, Pia Kjaersgaard, pour lutter contre l'immigration illégale et le crime organisé. "Au cours des dernières années, nous avons vu une augmentation du crime transfrontalier (...). Nous allons construire de nouvelles installations à la frontière germano-danoise, avec de nouveaux équipements électroniques et des identifiants de plaques minéralogiques", a expliqué M. Hjort Frederiksen.

La décision intervient au moment même où la Commission européenne doit proposer, jeudi à Bruxelles, aux ministres de l'intérieur européens de nouvelles possibilités de réintroduction temporaire des contrôles aux frontières nationales au sein de la zone Schengen, à la demande notamment de Paris et de Rome. Ce durcissement interviendrait notamment dans le cas où un Etat européen serait considéré comme "défaillant" dans la surveillance de ses frontières, ou en cas d'arrivée massive d'immigrants. Mais le Danemark a devancé le possible tour de vis frontalier dans l'UE.

Le coût total de la mesure, annoncée avant des élections législatives qui doivent avoir lieu en novembre au plus tard, est évalué à 150 millions de couronnes (20,1 millions d'euros), puis 120 millions de couronnes de frais de fonctionnement par an
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