samedi 26 février 2011

les "Enfants de la révolution", ont pris le contrôle de l'ambassade de Libye à Paris

Un groupe d'opposants libyens, qui se font appeler les "Enfants de la révolution", ont pris le contrôle de l'ambassade de Libye à Paris, dont ils occupaient vendredi les locaux, a constaté un journaliste de l'Agence France-Presse. "On a pris le pouvoir à l'ambassade", a déclaré une porte-parole de ce mouvement, qui a tenu à garder l'anonymat, tandis qu'un cordon de policiers empêchait les entrées dans le bâtiment, notamment le ravitaillement en nourriture du groupe de jeunes manifestants.

Les opposants, une trentaine selon eux, occupent les locaux de l'ambassade depuis jeudi soir et en ont chassé tout le personnel. "Ils menacent d'un suicide collectif si la police intervient", a précisé la porte-parole du groupe d'opposants, qui a hissé derrière les grilles de l'ambassade l'ancien drapeau libyen de l'indépendance (1951) aux bandes horizontales rouge, noire, verte, et non le drapeau uniformément vert adopté par Muammar Kadhafi. "C'est le drapeau de la libération, de l'indépendance, de la naissance de la Libye. C'est un symbole très fort pour montrer que nous rejetons de A à Z le régime de Kadhafi, qui n'a jamais été légitime", a expliqué la porte-parole, qui se réclame du "mouvement du 17 février", date qui a marqué la transformation du soulèvement populaire en insurrection.

"L'ensemble de la terre de Libye est à libérer"

"L'ensemble de la terre de Libye est à libérer, Tripoli comme les ambassades à l'étranger", a-t-elle affirmé. "L'ambassadeur n'a plus de légitimité, parce qu'il a refusé d'apporter son soutien au peuple libyen", refusant de recevoir ces derniers jours les manifestants qui dénonçaient la répression en Libye devant l'ambassade, a affirmé la porte-parole. Des rumeurs de démission des ambassadeurs de Libye en France et auprès de l'Unesco, Salah Zaren et Abdul Salam el Galali, avaient circulé mardi. Mais les deux diplomates avaient finalement affirmé qu'ils restaient en poste, tout en appelant "à l'arrêt de la terreur" et en affirmant leur volonté de "servir le peuple libre de Libye".

La répression, par le dirigeant libyen Muammar Kadhafi, au pouvoir depuis 1969, d'une insurrection commencée il y a 10 jours a fait 300 morts, selon un bilan officiel libyen, 640 morts selon la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et au moins 1 000 morts, selon des bilans officieux qui circulent dans les milieux diplomatiques. La France et la Grande-Bretagne ont proposé au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution sur la Libye prévoyant un embargo sur les armes, des sanctions et une saisine de la Cour pénale internationale pour crime contre l'humanité.