mardi 1 mars 2011

Deux avions français transportant des médecins et du matériel médical vont partir pour Benghazi

Deux avions français transportant des médecins et du matériel médical vont partir pour Benghazi, deuxième ville de Libye, aux mains des opposants à Muammar Kadhafi, a déclaré lundi François Fillon sur la radio RTL. Le Premier ministre a souligné que "toutes les solutions" étaient actuellement à l'étude pour mettre fin au régime Kadhafi, tout en émettant des réserves sur le bien-fondé d'une opération militaire qui devrait nécessairement, selon lui, impliquer l'Otan.

"Dans quelques heures, deux avions partiront pour Benghazi, à la demande du gouvernement français, avec des médecins, des infirmiers, du matériel médical, des médicaments, et ce sera le début d'une opération massive de soutien humanitaire aux populations des territoires libérés", a annoncé François Fillon. "Nous étudions toutes les solutions pour faire en sorte que le colonel Kadhafi comprenne qu'il doit s'en aller, qu'il doit quitter le pouvoir", a-t-il expliqué, défendant le rôle "en pointe" de la France dans les décisions visant la Libye adoptées ces derniers jours au sein de l'Union européenne ou des Nations unies. "Je sais que l'on évoque des solutions militaires. Ces solutions font l'objet d'évaluations de la part du gouvernement français", a dit le Premier ministre.

Interdiction de survol du territoire

Paris étudie notamment l'option d'une interdiction de survol du territoire libyen, où la répression des soulèvements populaires par le régime Kadhafi a fait des milliers de morts. Cela empêcherait, entre autres, l'arrivée de mercenaires en Libye et interdirait à la famille Kadhafi de quitter le territoire. Cependant, cette solution se heurte à deux écueils, a fait valoir François Fillon. D'une part, elle "ne peut être prise que sur la base d'une décision du Conseil de sécurité des Nations unies, qui est loin d'être acquise aujourd'hui", et, d'autre part, "elle ne peut l'être que dans le cadre d'un opération conjointe avec des grands pays".

"Personne aujourd'hui n'a les moyens tout seul de réaliser cette opération. Il faudrait donc impliquer l'Otan et je pense qu'il y a là une réflexion à avoir. Est-ce que l'Otan doit être impliquée dans une guerre civile au sud de la Méditerranée ? C'est une question qui, pour le moins, mérite d'être réfléchie avant d'être lancée", s'est enfin interrogé le Premier ministre.