lundi 3 février 2014

Infirmière d'origine Tunisienne tuée à coups de couteau à Quiévrechain

31 janvier Noureddine Senoussi a partagé le statut de Réseau Remcc. 31 janvier Région > Valenciennes et ses environs > Quiévrechain Infirmière tuée à coups de couteau à Quiévrechain : le meurtre aurait été prémédité PUBLIÉ LE 30/01/2014 Par CATHERINE BOUTEILLE source la Voix du Nord « Il ne nie pas le meurtre, mais l’assassinat », a indiqué le procureur de la République de Valenciennes, ce mercredi, à l’occasion d’une conférence de presse organisée suite au drame qui s’est joué à Quiévrechain, lundi soir. La préméditation a pourtant bien été retenue contre l’ancien compagnon de Sonia Shaiek, qui est suspecté d’avoir tué l’infirmière de 38 ans à coups de couteau lundi soir. C’est en effet une information judiciaire sur le chef d’assassinat qui a été ouverte ce soir. C’est dans cette petite rue de Quiévrechain que Sonia Shaiek a été assassinée par son ancien compagnon, lundi soir. C’est vers 21 heures, lundi soir, que Sonia Shaiek succombait aux coups de couteau assénés par son ancien compagnon, dont elle était séparée depuis l’été 2011. Maman d’un petit garçon de deux ans, elle venait de garer sa voiture dans son garage, rue Guy-Morelle, lorsque son ex aurait alors fait irruption dans le garage. « Ce dernier reste sur la même position depuis lundi soir. Il était venu pour discuter avec son ancienne compagne, relate le procureur François Pérain. Il explique qu’il avait déjà envoyé ses sœurs pour discuter. Mais la victime aurait, d’après lui, refusé la discussion. » D’après ses explications, l’assassin présumé, qui est domicilié à la Seyne-sur-Mer, dans le Var, aurait alors pris un train pour Valenciennes dimanche pour « discuter » avec son ancienne compagne, notamment de l’enfant qu’ils avaient eu ensemble et qu’il n’avait pas reconnu à la naissance. « Dans le garage, cela aurait ensuite dégénéré très vite, lorsque la victime lui aurait dit qu’il n’aurait jamais l’enfant, poursuit le procureur. Il explique qu’il a alors pris le couteau qu’il avait emporté pour se défendre, au cas où il aurait croisé l’un des frères de la victime. Sa version des faits, c’est qu’il a agi sous l’effet de la colère. » Il aurait acheté le couteau le matin même Pourtant, « le garage était fermé à l’arrivée des sapeurs-pompiers », détaille le procureur François Pérain. Un élément qui « renforce la préméditation » à son sens, puisque cela signifie que l‘assassin présumé aurait attendu que l’infirmière referme la porte du garage pour pénétrer à son tour à l’intérieur du garage, par une porte intérieure. Autre élément qui n’est pas sans faire penser à la préméditation : lorsqu’ils interpellent le suspect, dix minutes après les faits, les policiers le découvrent en possession d’un couteau, qu’il venait d’acheter le matin même, dans le centre-ville de Valenciennes. Avant qu’il ne prenne la direction du domicile de son ancienne compagne, dont il a attendu le retour, caché dans un abri de jardin attenant à la maison. « Ce couteau était cassé, probablement sous la violence des coups administrés. C’était un grand couteau, avec une lame de 20 cm de long », précise le procureur François Pérain. Plusieurs plaintes pour violences auparavant Et si le casier judiciaire de l’assassin présumé est vierge, deux plaintes avaient été déposées à son encontre par la victime, en 2011. « Un juge lui avait interdit d’approcher Sonia, témoignent les frères et sœurs de la victime. En juillet 2011, Sonia avait invité des collègues pour son anniversaire. Comme notre sœur ne l’avait pas appelé, il lui a claqué la tête contre le mur, alors qu’elle était enceinte. » Une plainte pour violence sera donc déposée, elle aboutira à un rappel à la loi. Puis, « le 5 août 2011 au matin, il est parti avec toutes ses affaires. Et il s’est mis à envoyer des messages menaçants », poursuit la famille. Une nouvelle plainte, sera déposée et transmise au parquet de Toulon. Avant que l’ex ne fasse reparler de lui, début février 2012, soit « trois ou quatre jours après la naissance du petit, indique l’un des frères. Sonia a eu peur, je suis venu. Il est apparu dans le hall de la clinique, et il y a eu une altercation. La police est venue, et j’ai déposé plainte contre lui car il m’a mis un coup de tête. Malheureusement, lundi soir, je n’étais pas là. Mais il savait que Sonia finissait vers 20 heures le lundi. C‘était prémédité. » « On est sur quelque chose d’obsessionnel » Après 48 heures d’investigations menées par la brigade criminelle de la sûreté urbaine du commissariat de Valenciennes, « beaucoup de questions demeurent encore », explique Guillaume Tison, à la tête de la BSU. Autant de zones d’ombre sur lesquels se penchera l’instruction qui a été ouverte hier soir, sur le chef d’assassinat. Pourquoi l’assassin présumé tenait-il autant à « discuter » avec la victime ? L’expertise psychiatrique qui sera faite durant l’instruction sera sans doute déterminante. L’ancien compagnon indique qu’il bénéficie d’ailleurs actuellement d’un suivi psychiatrique. « On est sur quelque chose d’obsessionnel, relève le procureur. C’est vraiment depuis quelques semaines qu’il était focalisé sur l’enfant après plusieurs années de désintérêt. Mais il n’a jamais saisi de juge aux affaires familiales pour demander un droit de visite. » À moins que ce ne soit pour obtenir une régularisation de sa situation, comme le pense la famille ? Étant de nationalité tunisienne, une demande de titre de séjour avait été effectuée alors que le couple était encore ensemble. Mais, après la séparation, « la famille avait signalé le changement de situation auprès de la préfecture, réagit le procureur. Monsieur n’avait donc pas reçu de titre de séjour, mais il n’y a pas eu de reconduite à la frontière, car le droit de séjour ne lui avait pas été retiré. Pour nous, il est donc en séjour régulier, même s’il n’a pas de titre. » En attendant, le corps de l’infirmière a été restitué à la famille, après l’autopsie réalisée ce mercredi matin. Et le service d’aide aux victimes d’urgence (SAVU) a été saisi pour apporter un soutien psychologique et juridique aux proches de Sonia Shaiek.